Sur l’étiquette figure la mention eau minérale naturelle ou de source mais dans les faits le contenu des bouteilles subissait le même traitement que l'eau du robinet. C’est l’histoire d’une tromperie sur la marchandise qui a duré de nombreuses années, tromperie reconnue par Nestlé, l’un des protagonistes, qui implique de très grands groupes mais aussi les pouvoirs publics. "Les consommateurs dépensent des sommes considérables pour acheter de l’eau en bouteille qu’ils croient meilleure pour la santé, indique Marie Dupin journaliste à l’origine de cette enquête, mais elle est en fait traitée avec le même type de traitements que l’eau du robinet". Il peut s’agir de traitements à partir de filtres à charbon actif, et de filtres UV qui ont des capacités de filtration très supérieures à celles qui sont tolérées."Ce sont des traitements qui sont tolérés pour l’eau du robinet mais pas du tout pour l’eau minérale naturelle ou l’eau de source."
Tout commence en décembre 2020, après un signalement de fraudes au sein du groupe Sources Alma, qui produit une trentaine d’eaux en bouteille en France, dont Cristaline, mais aussi Saint-Yorre, Rozana, Vichy Célestins ou encore l’eau de Châteldon. "Les enquêteurs de la répression des fraudes vont découvrir que d’autres industriels sont concernés notamment la multinationale suisse Nestlé qui produit en France Vittel, Contrex, Hépar et Perrier", reprend Marine Dupin. Cette pratique pourrait d’ailleurs être encore plus répandue.
Les contrôles mis en place pour s’assurer que les normes en vigueur étaient respectées ont été truqués. "En France ce sont les Agences régionales de Santé qui contrôlent la qualité des eaux bouteilles, explique Marie Dupin. Les agents ne pouvaient rien voir car Nestlé avait caché les traitements interdits derrière notamment des armoires électriques." Dans un rapport de l’Igas que la cellule investigation de Radio France et Le Monde se sont procurés, les agents concluent qu’il ne serait pas prudent, avec cette tromperie, "de conclure à une parfaite maîtrise du risque sanitaire", note Marie Dupin. Il n'est donc pas du tout certain que ce processus de tromperie mis en place par les industriels soit "si sûr pour la santé des consommateurs."
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